Le Front Commun de l’opposition, qui réunit les formations de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo, a appelé dimanche 12 octobre à manifester « tous les jours ». Ils entendent ainsi réclamer un dialogue politique, à moins de deux semaines de l’élection présidentielle dont ils sont exclus.
Ils étaient quelques centaines de personnes, samedi 11 octobre, à avoir répondu à l’appel de l’opposition à marcher à Abidjan. Mais la manifestation, interdite par les autorités, a été dispersée par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène. Selon le ministère de l’Intérieur, 237 personnes ont été interpellées.
Les autorités ont interdit toute manifestation critiquant les décisions du Conseil constitutionnel qui a publié la liste définitive des candidats à la présidentielle du 25 octobre. Le Conseil a validé la candidature du chef de l’État Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat, mais pas celles de l’ex-président Laurent Gbagbo ni de Tidjane Thiam, ses deux principaux rivaux, exclus par des décisions de justice.
« Jusqu’à la tenue d’un dialogue politique »
« Les manifestations pour la démocratie, la justice et la paix se poursuivront tous les jours et sur toute l’étendue du territoire, jusqu’à la satisfaction des revendications par la tenue d’un dialogue politique », a annoncé le Front Commun qui réunit les deux principaux partis d’opposition dans un communiqué commun.
Il s’agit du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, première force d’opposition, et du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les deux formations, qui font état de « nombreux blessés » samedi, « réaffirment leur ferme volonté de ne point se laisser ni intimider ni distraire par la répression sauvage du régime ».
Appels à la non-violence
Le Front Commun qui proteste également contre un quatrième mandat d’Alassane Ouattara, l’estimant inconstitutionnel, appelle « à la non-violence, au calme et au sang-froid ». Selon des cadres du PDCI, des forces de l’ordre ont tenté de pénétrer samedi soir dans le domicile de Noël Akossi Bendjo, l’un des vice-présidents du parti, pour l’arrêter. Ce dernier en était absent.
La campagne électorale, qui voit s’affronter cinq candidats, s’est ouverte vendredi pour une durée de 14 jours. Outre Alassane Ouattara, quatre candidats sont en lice pour la présidentielle du 25 octobre : l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
(Avec AFP)
