Comment mobiliser les ressources africaines et redéfinir le financement du développement ? Ces questions seront au cœur du prochain Africa Financial Summit organisé à Casablanca début novembre 2025.
À Casablanca, les 3 et 4 novembre prochain, plus de 1 200 décideurs publics, banquiers, investisseurs, assureurs, fintechs et régulateurs africains se réuniront pour une nouvelle édition de l’African Financial Summit (AFIS)*. Cette fois, le rendez-vous de la finance panafricaine entend poser les jalons d’un changement de paradigme : mobiliser l’épargne africaine pour financer les priorités du continent, plutôt que de dépendre d’un capital international devenu rare, cher et sélectif.
Cette ambition se fonde sur un constat sans équivoque : alors que les besoins en infrastructures, énergie ou transformation numérique sont immenses, une part considérable du capital africain – qu’il s’agisse des réserves de change, des fonds de pension, des actifs bancaires ou des avoirs des assurances – reste sous-exploitée, voire exfiltrée hors du continent. Face à cette situation, l’urgence est de structurer une finance endogène, capable de répondre aux défis de souveraineté économique et de croissance durable.
Réformer les règles du jeu
L’AFIS 2025 espère porter un plaidoyer fort, celui de libérer le capital institutionnel en modernisant les cadres réglementaires, harmoniser les normes des places boursières, renforcer les capacités des superviseurs et stimuler l’interopérabilité régionale. Plusieurs sessions seront consacrées à ces leviers, notamment à travers l’examen du potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ou du système de paiement panafricain PAPSS.
L’événement réunira aussi bien les dirigeants de banques commerciales comme Mustafa Rawji, de Rawbank, que les promoteurs de néobanques comme Coura Sène, de Wave Mobile Money, les gestionnaires de fonds, les assureurs comme Mohamed Bah, de Sunu Group, ou encore les champions du private equity. Tous auront à cœur de débattre des solutions concrètes : des « obligations vertes » à la réforme de la gouvernance des réserves de change, en passant par le financement du commerce intra-africain ou l’essor des marchés de dette en monnaie locale.
*L’AFIS est coorganisé par Jeune Afrique Media Group et la Société financière internationale (IFC).
Source : Jeune Afrique
