Les personnes arrêtées à la suite des violences survenues dans la nuit du 1er au 2 août, à Yopougon, ont été inculpées, lundi 11 août, notamment pour des « faits d’acte terroriste » et placées sous mandat de dépôt. Parmi elles, des membres du parti de l’ex-président et opposant ivoirien Laurent Gbagbo.
Onze personnes, dont plusieurs membres du parti de l’ex-président et opposant ivoirien Laurent Gbagbo, ont été inculpées, lundi 11 août, notamment pour des « faits d’acte terroriste » et placées sous mandat de dépôt, après des incidents survenus au début du mois à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a annoncé le procureur de la République, Oumar Braman Koné.
Dans la nuit du 1er au 2 août, dans la commune de Yopougon, un bus de transport public a été incendié, une voiture de police dégradée et ses occupants « molestés par une horde d’individus cagoulés et détenant des machettes, des gourdins, des armes à feu, des cocktails incendiaires », a déclaré, lundi soir, le procureur de la République, dans un communiqué.
L’enquête ouverte à la suite de ces événements a permis d’interpeller neuf personnes, dont plusieurs sont membres du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire, (PPA-CI), qui nie de son côté toute implication.
« Provoquer une situation de terreur »
« Au cours des différentes auditions, ceux-ci ont cité Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, comme étant les instigateurs de ces violences », poursuit le procureur. Les deux hommes, convoqués vendredi par la police, ont été placés en garde à vue au cours du week-end.
« Il ressort également de ces auditions que l’objectif était de provoquer une situation de terreur ou d’intimider la population après l’annonce de la candidature du président de la République à l’élection présidentielle », a détaillé le procureur.
Les onze personnes arrêtées ont été placées sous mandat de dépôt et inculpées pour « acte terroriste, complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicule et incendie volontaire de véhicule appartenant à autrui », a-t-il ajouté. Il a aussi assuré que les poursuites du parquet « ne sont pas faites en fonction des partis politiques ».
Dimanche, le PPA-CI avait dénoncé « une opération d’intimidation et de répression » et un « harcèlement judiciaire et politique ».
En juin, des responsables de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) ont été interpellés pour trouble à l’ordre public.
Samedi, des milliers de militants du PPA-CI et du PDCI ont manifesté dans le calme dans les rues de Yopougon. Ils protestaient contre la candidature du chef de l’État Alassane Ouattara à un quatrième mandat et demandaient la réinscription de leurs dirigeants, radiés des listes électorales.
Source : Jeune Afrique